Albert
MARQUET

(1875 - 1947)

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Effet de neige, 1902-03

Huile sur toile, signée en bas à gauche.
38.20 x 55 cm

Historique : 
Georges Urion
Vente Galerie Georges Petit, Paris, May 30–31, 1927, no. 66 (titré "La Porte de Versailles, en hiver ; temps de neige")
Van Gelder, acquis du précédent
Vente Hôtel Drouot, Paris, 20 mars 1950, n°123 (ill. pl. IX n° 123)
Collection privée, São Paulo
Collection privée, par descendance
 
Attestation d’inclusion au catalogue raisonné de l’artiste par le Wildenstein Plattner Institute.


Effet de neige par Marquet

Sous le ciel pâle d’un hiver parisien, Albert Marquet saisit l’atmosphère éphémère d’une neige urbaine. 
Les toits poudrés, la rue ocre où s’agitent les passants, la fumée grise montant de l’usine à l’horizon : tout concourt à une vision à la fois réaliste et sensible. Autour de 1902–1903, Marquet explore les effets de lumière et de matière avec une économie de moyens qui annonce déjà la singularité de son style.

Loin des excès fauves qu’il partage alors avec Matisse et ses compagnons du Salon d’Automne, Marquet recherche ici la justesse d’un instant, dans un équilibre entre vigueur du trait et subtilité des tons. 
La neige, loin de se donner en blancheur éclatante, se dissout dans une harmonie restreinte, où les bruns et les gris viennent souligner la mélancolie de la scène. 

Le panorama est celui de la porte de Saint-Cloud, ainsi que Marquet la percevait depuis son appartement de l’avenue de Versailles, où il vécut au début du siècle. Il reprendra ce motif en 1904 dans une version aujourd’hui conservée au Cleveland Museum of Art, ainsi que dans plusieurs autres oeuvres, confirmant l’importance de ce paysage dans ses recherches de jeunesse. 
Ce paysage hivernal n’est pas seulement une vue de Paris : il est un portrait de la modernité, avec ses usines, ses fumées et ses rues animées, mais transfiguré par l’œil du peintre en une poésie silencieuse.