Charles Camoin – Entre fauvisme, lumière du Sud et introspection
Une jeunesse marseillaise et les premières influences
Le « vaillant marseillais » Charles Camoin (1879–1965), qui part à la rencontre de Paul Cézanne en 1902 pendant son service militaire dans le Sud, est avide de bénéficier de l’enseignement du maître. Sa scolarité instable, marquée par le décès prématuré de son père et les absences de sa mère, le conduit à l’École des beaux-arts de Marseille, alors dirigée par Dominique Magaud.
Il intègre ensuite l’atelier de Gustave Moreau à Paris. Mais ce dernier meurt quelques mois après l’arrivée de Camoin en 1898. La rencontre avec Cézanne est dès lors déterminante pour ce jeune artiste au tempérament anxieux, qui puise force et confiance dans l’échange avec ses aînés. De ses visites à Aix, il retient une leçon fondatrice : l’art naît du contact profond avec la nature.
Des filiations artistiques essentielles
Après la guerre, Camoin se rend à Cagnes où il rencontre Auguste Renoir, sur les conseils de Henri Matisse. Cette rencontre prolonge celle de Cézanne, enrichissant sa vision picturale.
Dans l’atelier de Moreau, Camoin lie également amitié avec Albert Marquet, avec lequel il voyage en Provence, de Martigues à Cassis, en passant par Marseille. Ensemble, ils rejoignent Henri Manguin à Saint-Tropez à l’été 1905. Cette même année, Camoin expose quatre toiles au Salon d’automne dans la célèbre salle n° VII et est associé au groupe des Fauves. Toutefois, les critiques notent dès l’origine que sa couleur est plus contenue, plus nuancée que celle de ses camarades.
Succès, doutes et autodéfense artistique
Le succès ne tarde pas. Camoin expose chez Berthe Weill, Druet, Kahnweiler, et signe un contrat avec la galerie Ludwig Schames en Allemagne. En 1907, il part à Londres avec Marquet, puis en Espagne. Mais les années suivantes, passées à Montmartre, sont marquées par l’instabilité. Sa peinture se teinte de noirceur, reflet d’une profonde mélancolie.
En 1913, Camoin détruit une grande partie de son travail, lacérant ses toiles et les jetant. Cette crise culmine avec un procès intenté à Francis Carco, qui avait tenté de vendre une œuvre mutilée.
Renouveau, stabilité et reconnaissance
Auprès de Charlotte, qu’il épouse, Camoin retrouve la stabilité. Il s’installe à Montparnasse et acquiert en 1921 la villa Val-Flor à Saint-Tropez. Il expose régulièrement chez Bernheim-Jeune ou chez l’écrivain Charles Vildrac.
Peintre inventif, Camoin transforme une voiture en atelier mobile, avec chevalet sur le toit et système de transport des toiles. Ses carnets révèlent une pensée introspective : « Il faut peindre des tableaux esquissés qui conservent la liberté et la franchise du croquis ». Sa théorie picturale reste toujours ancrée dans l’observation de la nature, selon la leçon de Cézanne.
Une redécouverte contemporaine
À l’été 2016, le musée Granet à Aix-en-Provence consacre une grande exposition à l’artiste : Camoin, un peintre dans sa lumière, confirmant la place essentielle de ce peintre discret dans l’histoire de l’art moderne français.
En 2022, c'est au musée de Montmartre que Camoin, coloriste, se dévoile dans une exposition intitulée Charles Camoin, un fauve en liberté.

BRAFA 2023
28 janvier 2023 - 5 février 2023

BRAFA 2020
26 janvier 2020 - 2 février 2020

Antibes Art Fair 2016
16 avril 2016 - 2 mai 2016

Réouverture de la galerie
22 octobre 2015 - 26 février 2016

Antibes Art Fair
18 avril 2015 - 4 mai 2015
eclat méridional
paysages du sud
Collectif
Année de parution | 2013 |
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Nombre de pages | 96 |
Format | 21 x 21 cm |
ISBN | 9782954035840 |