François Aubrun – La lumière comme matière
Un paysage révélateur : la Sainte-Victoire
À la suite d’un voyage avec son grand-père à Aix-en-Provence en 1949, François Aubrun découvre un paysage totalement nouveau, très différent des Hauts-de-Seine, son lieu de naissance. Il s’installera plus tard au pied de la montagne Sainte-Victoire, dans le petit village du Tholonet, où vivait déjà André Masson.
Une formation classique au service d’une quête intérieure
Tout jeune homme, il suit à l’Académie de la Section d’Or à Paris l’enseignement de Jean Souverbie et les cours de sculpture de Paul Niclausse au début des années 1950, avant d’entrer à l’École des Beaux-Arts.
La découverte du paysage aixois — celui-là même que Cézanne avait longuement observé — est une révélation fondatrice. Elle le conduit à une exploration picturale centrée sur la lumière, la transparence, la matière, et leur mise en tension.
Sa peinture dégage une poésie silencieuse, où le visible s’efface au profit de la sensation.
Lumière, fluidité : un langage pictural singulier
Dans l’œuvre d’Aubrun, les éléments physiques du paysage — rivière, brume — se traduisent par un langage plastique fait de fluidité, de liquidité, de strates picturales. Cette approche l’amène à une réflexion plus conceptuelle, souvent associée à la notion du féminin.
S’il dépasse la forme pour se concentrer sur la couleur et la matière, Aubrun ne se revendique pas comme un peintre abstrait.
Travaillant au plus près de la nature, il cherche à en condenser l’essence, à capter dans ses toiles une vibration essentielle. Une démarche contemplative qui n’est pas sans évoquer les fondamentaux de la peinture asiatique.
Vers une palette réduite : le noir comme source de lumière
Au fil des années, sa palette chromatique s’épure pour tendre vers le blanc, le noir et le gris. Dans les dernières décennies de sa carrière, il se consacre presque exclusivement à l’étude du noir et de ses nuances.
Il explore la lumière contenue dans le noir, jouant sur la superposition des couches, la matière, les coups de pinceau, pour faire jaillir une clarté intérieure.
Une vie de transmission
Aubrun partage sa vie entre création et enseignement. Il enseigne la peinture à l’université de Marseille-Luminy, puis à l’École des Arts Décoratifs de Nice.
Il est nommé directeur de l’École des Beaux-Arts de Toulon (1974–1980), puis devient professeur de peinture à l’École des Beaux-Arts de Paris jusqu’en 1992.
Ses œuvres ont été exposées régulièrement, en France comme à l’étranger.
« L’acte de peindre se passe seul et il ne faut jamais souffrir de solitude si on veut peindre. La peinture n’est pas un métier, c’est un cheminement qui se conduit uniquement dans la solitude. »
Un lieu de retrait : le domaine Saint-Joseph
Le cheminement artistique de François Aubrun est profondément lié à son lieu de vie : le domaine Saint-Joseph, un ancien couvent devenu atelier, retraite spirituelle au cœur de la nature, surplombant la Sainte-Victoire. Un lieu imprégné de silence, de lumière, et d’histoire picturale, où l’ombre de Cézanne semble encore planer.
À l'été 2025, dans le cadre de l'année Cézanne, en partenariat avec la Ville d'Aix-en-Provence, l'atelier de François Aubrun est exceptionnellement ouvert et présente une exposition rétropective, Aubrun, en pleine lumière.

BRAFA 2025
24 janvier 2025 - 3 février 2025

EXPOSITION INAUGURALE AU PAVILLON DE LA REINE JEANNE
3 octobre 2023 - 15 novembre 2023