Marc Chagall est né à Vitebsk en 1887, une petite ville de l’actuelle Biélorussie, au sein d’une famille juive pratiquante de huit enfants et cet élément influencera durablement son style. On retrouve en effet dans sa peinture tous les traits de la tradition juive et du folklore russe. Du reste, sa mère occupe une place importante auprès du jeune Chagall ; c’est dans ce contexte qu’il va s'intéresser à la peinture.
Avant de se rendre à Paris, il fréquente plusieurs académies dans le centre de Saint-Pétersbourg, c’est à ce moment-là qu’il découvre les œuvres des avant-gardes et que la capitale française devient un but à atteindre, une destination incontournable pour embrasser toutes ces œuvres de la modernité. Paris exerce en effet une forte influence sur le peintre et sur sa peinture. Il prend ses habitudes au Louvre et fréquente la population russophone ainsi que les intellectuels de la capitale ; sa peinture quant à elle s’éclaircit et s’inspire fortement des avant-gardes cubistes et fauves. En 1914, il rentre chez lui, dans la Russie d’alors et devient, à la suite de la Révolution d’Octobre, responsable des Beaux-Arts de la ville de Vitebsk.
Après quelques péripéties dans son pays natal, dues au changement de régime, Chagall fait un voyage à Berlin avant de se rendre à Paris. C’est lors de ce voyage qu’il rencontre Ambroise Vollard ; cette rencontre amène de la nouveauté dans ses réalisations, il s’occupe notamment de plusieurs sujets bibliques. Par crainte de la montée de l’antisémitisme, et de l'imminence d'une guerre, Chagall obtient la nationalité française en 1937 grâce à Jean Paulhan, écrivain et critique littéraire français. Cette précieuse acquisition le protège un temps des persécutions, Marc Chagall ayant été classé parmi les artistes « dégénérés » par les autorités nazies. Cependant, lorsque la guerre éclate, malgré ces précautions, il doit tout de même fuir en zone libre et en 1941 il arrive, à quitter la France pour les États-Unis avec sa fille et une partie des œuvres de son atelier. Là-bas, de l’autre côté de l’Atlantique, il retrouve ses infortunés camarades comme Mondrian, Breton, Masson, Léger, qui ont aussi réussi à fuir l’oppression allemande.
Durant cette période américaine, Chagall renoue avec la Russie par le biais des paysages américains qui lui rappellent ceux de son enfance. Il parle à nouveau yiddish, s’entoure d’amis russes envoyés par l’Union Soviétique à New-York. Son art à cette période reste malgré tout marqué par l’angoisse, la guerre et la peur. Ayant durablement atteint Chagall, sa peinture en est irrémédiablement imprégnée.
En 1948, il peut rentrer en France. Il achète une maison à Vence dans le Midi et s’y installe avec sa nouvelle femme Valentina Brodsky. Ce sera l’occasion pour l’artiste de pratiquer de nouvelles activités, en particulier la céramique et le vitrail. Marc Chagall travaille en effet sur différents projets notamment pour l’église Notre-Dame-de-Toute-Grâce à Assy ou pour la décoration des chapelles du Calvaire de Vence. Nous pouvons également citer un autre projet d’ampleur, largement décrié, et qui lui avait été confié par André Malraux lui-même : celui de la décoration du plafond de l’Opéra Garnier à Paris en 1964.
L’art de Marc Chagall est cependant assez difficile à cerner et à expliquer, il n'appartient proprement à aucun courant de son temps. Il se caractérise par un mélange de couleurs, d’imagination et d’expression très personnelles ; ses toiles sont souvent une vision des états d’âme de l’artiste lui-même. Ses créations sont des paysages mentaux, où la couleur, soigneusement choisie, renvoie aux émotions qui traversent l’artiste.
Chagall meurt à Saint-Paul de Vence en 1985.