Baldaccini
César

(1921 - 1998)

César Baldaccini – Le sculpteur de la matière brute

Une jeunesse marseillaise et une formation académique

César Baldaccini, dit César, naît à Marseille en 1921, dans le quartier populaire de la Belle-de-Mai. Après des débuts à l’École des Beaux-Arts de Marseille, il intègre l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, où il étudie jusqu’en 1948. Formé aux techniques traditionnelles de la sculpture, il commence à utiliser des matériaux de récupération – non par choix esthétique initial, mais par nécessité économique. “Le marbre de Carrare était trop cher, la vieille ferraille traînait partout. Je suis devenu sculpteur parce que j'étais pauvre !”

Premières œuvres et reconnaissance

À la fin des années 1940, ses premières sculptures sont réalisées en plomb, plâtre et fil de fer, avec des formes anthropomorphes ou zoomorphes. Dès les années 1950, il explore la soudure à l’arc, et en 1954, il présente son « Esturgeon », en fer forgé soudé, à la galerie Lucien Durand. Cette œuvre monumentale est acquise un an plus tard par le Musée National d’Art Moderne, et lui vaut le Prix des Trois Arts. La même année, il installe son atelier à Villetaneuse, dans une ancienne usine de mobilier métallique.

Les compressions : un tournant décisif

En 1958, dans une casse de Gennevilliers, César découvre une presse hydraulique américaine capable de compresser une voiture. Fasciné, il réalise ses premières « compressions », œuvres inspirées des ready-mades de Duchamp, mettant en scène des objets du quotidien réduits en blocs compacts. Cette approche radicale et poétique du recyclage devient sa signature. En 1960, il expose ses compressions automobiles au Salon de Mai et devient l’un des membres fondateurs du Nouveau Réalisme, aux côtés d’Yves Klein, Arman, Tinguely, Niki de Saint Phalle ou encore Daniel Spoerri.

Expansions, anatomie et happenings

Si les compressions marquent l’histoire de l’art, César innove également avec les « expansions », volumes de mousse de polyuréthane qui s’épandent sur le sol avant de se figer. Ces œuvres, souvent réalisées en public, sont à la croisée du happening et de la sculpture performative : les spectateurs peuvent emporter un fragment d’œuvre.

Parallèlement, il développe une série autour du corps humain, notamment à partir de moulages anatomiques qu’il agrandit grâce au pantographe. Cette technique donne naissance à son emblématique « Pouce », décliné en plusieurs formats, dont un exemplaire de 12 mètres de haut, visible sur l’Esplanade de La Défense.

Enseignement, reconnaissance et consécration

En 1970, César devient professeur à l’École des Beaux-Arts de Paris, un poste qu’il occupera jusqu’en 1986. En 1976, il conçoit le trophée remis aux lauréats des César du cinéma, dont il réalisera la version définitive dès l’année suivante : une compression en bronze devenue un symbole national.

Il représente la France à la Biennale de Venise en 1995, avec une œuvre monumentale, « 520 tonnes », occupant la première salle du Pavillon français. Le critique d’art Pierre Restany célèbre sa démarche comme « un recyclage poétique du réel urbain, industriel et publicitaire ».

Héritage

César Baldaccini s’éteint à Paris en 1998. En 2018, le Centre Pompidou lui consacre une grande rétrospective pour les 20 ans de sa disparition, saluant l’inventivité et l’audace de cet artiste hors norme, figure majeure de la sculpture contemporaine française.
La même année, la galerie Alexis Pentcheff consacrait une exposition événement au sculpteur : César marseillais. 

FAB 2023
FAB 2023

22 novembre 2023 - 26 novembre 2023

La Biennale Paris 2021
La Biennale Paris 2021

26 novembre 2021 - 5 décembre 2021

César
César

1 juin 2018 - 12 juillet 2018

césar, marseillais

Giulia Pentcheff

Année de parution 2018
Nombre de pages 80
Format 21 x 21 cm
ISBN 9791094462041